Le bon parquet, au bon endroit

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Selon sa dureté et l’épaisseur de sa couche d’usure, un parquet se destine à un usage et à une fréquence de passage estimée. Les classes d’usage des parquets permettent ainsi de choisir un parquet selon sa destination et l’intensité du trafic prévue sur sa surface. Elles sont exprimées par des pictogrammes de couleur rouge et des codes à 2 chiffres.
Le chiffre des dizaines correspond à la nature du local :

  • 2 : domestique,
  • 3 : commercial,
  • 4 : industriel.

Le chiffre des unités correspond à l’intensité du trafic :

  • 1 : modéré,
  • 2 : général,
  • 3 : élevé,
  • 4 : très élevé.
PictogrammeClasse d’usageDestination recommandéeClasse de duretéEssenceÉpaisseur de la couche d’usure (mm)
21 - Usage domestique modéréZones de passage faible dans une habitation : chambre, couloir…AAulne, épicéa, pin sylvestre, sapin2,5 ≤ e < 3,2
22 - Usage domestique généralZones de passage moyen dans une habitation : salle de séjour, cuisine…BBouleau, châtaignier, mélèze, merisier, noyer, teck, pin maritime3,2 ≤ e < 4,5
23 - Usage domestique élevéZones de passage intense dans une habitation : entrée, mais aussi chambre d’hôtel…CChêne, hêtre, iroko, érable2,5 ≤ e < 3,2
31 - Usage modéré en lieu public, administratif ou commercialZones de passage faible : bureau individuel…CChêne, hêtre, iroko, sapelli, érable3,2 ≤ e < 4,5
33 - Usage élevé en lieu public, administratif ou commercialZones de passage intense : salle d'attente d'aéroport, salle de classe, boutique avec accès direct sur l’extérieur, amphithéâtre, bureau collectif…DDoussié, ipé, jatoba, chêne3,2 ≤ e < 4,5
34 - Usage très élevé en lieu public, administratif ou commercialZones de passage très intense : salle polyvalente, restaurant d'entreprise, musée, pharmacie, hall de réception…DDoussié, ipé, jatoba, chêne4,5 ≤ e < 7
41 : Usage très élevé en lieu public, administratif, industriel ou commercialZones de passage très intense : circulation entre des locaux techniques, magasin à rayons multiples en rez-de-chaussée, cafétéria de grande surface, aérogare…DDoussié, ipé, jatoba, chêne4,5 ≤ e < 7
≥ 7

Prévoir le confort acoustique

La performance acoustique d’un plancher aux bruits aériens (voix, musique, moteur…) est donnée par l’indice d’affaiblissement acoustique RW (C ; Ctr), exprimé en dB (décibels). Plus il est élevé, plus le produit est isolant phoniquement.
Mais on attend surtout des sols et des planchers une performance acoustique aux bruits d’impact (pas, chutes d’objets…), indiquée en dB par l’indice ∆Lw. Plus elle est élevée, plus le revêtement est efficace. Cet indice correspond à la différence entre les performances de la dalle revêtue (donc isolée) et celles de la dalle nue.
Dans les logements neufs, les parquets doivent être choisis en fonction de leur performance acoustique, suivant le système constructif du bâtiment.

ConstructionNature du PlancherPerformance acoustique exigée pour le parquet (dB)Solutions
Logement collectif : parois en béton, briques ou blocs avec doublages isolants (ES4 ou ES3) ou isolation thermique par l’extérieur.Plancher séparatif entre logements : dalles en béton de 18 à 22 cm17 ≤ ΔLw < 21

ou
dans le cas d’une chape flottante (ΔLw ≥ 15) : ΔLw ≥ 14
Parquet sur lambourdes posées sur résilients
ou parquet flottant
ou parquet collé sur une chape flottante
Plancher séparatif entre logements et locaux d’activité : dalles en béton de 21 à 22 cm14 ≤ ΔLw < 17Parquet sur lambourdes posées sur résilients
ou parquet flottant
ou parquet collé
Maisons en bande avec mur simple séparatifEn rez de chaussée, dalle béton de 12 cm, sur terre-plein ou dalle en béton de 18 cm sur vide sanitaireSur la dalle en béton de 12 cm : indifférent

Sur la dalle de 18 cm : 14 ≤ ΔLw < 17
Parquet sur lambourdes posées sur résilients
ou parquet flottant
ou parquet collé
En plancher d’étage, dalle en béton de 18 cm14 ≤ ΔLw < 17

ou, dans le cas d’une chape flottante (ΔLw ≥ 15) : indifférent
Parquet sur lambourdes posées sur résilients
ou parquet flottant
ou parquet collé
Maisons en bande avec mur double séparatifIndifférentParquet sur lambourdes posées sur résilients
ou parquet flottant
ou parquet collé
Maisons individuelles isoléesNon réglementéParquet sur lambourdes posées sur résilients
ou parquet flottant
ou parquet collé

Les principales règles de pose

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Quel que soit le type de pose (flottante, collée ou clouée), le réglage du démarrage de la pose s’effectue :

  • soit à partir d’un axe centré sur la porte d’accès à la pièce,
  • soit suivant l’axe d’entrée de la lumière naturelle dans la pièce,
  • soit à partir de lames placées parallèlement au mur le plus long.

Les lames s’orientent dans le sens de la lumière naturelle (venant de l’extérieur), sauf si celle-ci provient du petit côté de la pièce.
La « règle des 8 mètres » impose des joints de fractionnement si la largeur de la pièce dépasse 8 mètres. Il sont obligatoires au niveau des seuils séparant les pièces recevant un autre revêtement de sol.
Des joints de dilatation périphériques d’au moins 8 mm (ou mesurant 0,15% de la largeur ou de la longueur de la pièce) sont également obligatoires, au pied des murs, pour permettre le jeu du bois suivant l’hygrométrie de l’air ambiant. Ils sont cachés par les plinthes.


La hauteur de réservation à prévoir pour un parquet est de :

  • 20 à 35 mm en pose flottante,
  • 10 à 30 mm en pose collée,
  • 45 à 75 mm en pose clouée.

Les techniques de pose

La pose flottante, expliquée de manière détaillée dans le DTU 51.11, concerne exclusivement les parquets contrecollés et les parquets panneaux.
Elle peut être réalisée sur tout support plan, sec et stable :

  • une dalle en béton,
  • une chape (de tout type),
  • un plancher ou faux plancher en panneaux dérivés du bois,
  • un ancien revêtement (carrelage, dalles en PVC, moquette aiguilletée…), sous réserve de sa parfaite stabilité.

La pose d’un parquet, même flottant, est déconseillée sur une moquette épaisse : il convient de déposer celle-ci, puis de préparer le support avant d’installer un parquet.
Si le support présente de légers défauts de planéité, il faut prévoir d’installer à sa surface un lit de sable stabilisé, ou bien un produit de ragréage auto-lissant, ou encore un enduit de dressage.
Un parquet flottant se pose sur une sous-couche résiliente qui renforce les performances acoustiques du parquet, mais aussi le confort de marche.
Les parquets dotés d’assemblages à sec et auto-serrants (« clics » ou « clips ») se posent sans colle, par simple emboîtement des lames entre elles.
Les parquets flottants qui requièrent l’emploi d’une colle (sur les rainures et languettes des lames) imposent un délai de séchage d’environ 12 heures avant la mise en circulation.

Consultez le Référentiel Technique du Parquet Flottant sur le Catalogue de la Construction Bois

La pose collée est présentée dans le DTU 51.2

Elle concerne :

  • les parquets contrecollés,
  • les parquets massifs,
  • les lamparquets,
  • les parquets mosaïques,
  • les parquets à lamelles sur chants,
  • les parquets ou pavés en bois de bout.

Avec ou sans sous-couche, la pose collée convient à de nombreux supports :

  • chapes en ciment,
  • planchers anciens (en bois, ou en béton éventuellement revêtu d’un carrelage),
  • panneaux à base de bois.

Le support doit absolument être :

  • plan,
  • propre,
  • sain,
  • sec,
  • résistant,
  • non friable,
  • non pulvérulent,
  • stable,
  • incompressible.

La préparation du support consiste à aspirer les poussières présentes à sa surface, puis à le nettoyer. En présence de fortes irrégularités de surface, l’application d’un enduit de lissage ou de ragréage s’impose.
La colle doit être adaptée au support.
La pose collée en plein consiste à encoller le support à l’aide d’une spatule crantée, puis à poser les lames et à les battre ou les maroufler, tout en contrôlant régulièrement l’équerrage et l’alignement. Le séchage dure sept jours.
La pose collée au cordon revient à appliquer uniquement des cordons de colle sur le support. Les lames sont battues au fur et à mesure de leur pose.

Consultez le Référentiel Technique du Parquet Collé sur le Catalogue de la Construction Bois

La technique de pose clouée est détaillée dans le DTU 51.1. Elle concerne les parquets massifs posés sur :

  • des lambourdes clouées sur des solives,
  • des lambourdes fixées sur une dalle en béton,
  • des lambourdes flottantes sur une chape en ciment (avec interposition d’un résilient renforçant le confort acoustique) ou un faux plancher.

Un isolant fibreux, entre les lambourdes, est recommandé pour améliorer les performances acoustiques du plancher.
Les lames du parquet, jointives sur leurs quatre côtés, se clouent sur les lambourdes perpendiculairement à l’axe de celles-ci. Le parquet atteint sa pleine stabilité au bout de 8 jours.

Consultez le Référentiel Technique du Parquet Cloué sur le Catalogue de la Construction Bois

La bonne sous-couche

Une sous-couche accompagne le parquet pendant toute sa durée de vie : elle doit être choisie avec soin !
Selon le type de pose, plusieurs critères sont à examiner :

  • sa performance acoustique,
  • sa compressibilité,
  • son désaffleurement (décalage de niveau mesuré entre deux assemblages formant une discontinuité dans l’ouvrage),
  • sa tenue à la chaleur,
  • sa conductivité thermique (dans le cas d’un sol chauffant ou chauffant-rafraîchissant).
    (1 kPa = 1 kilopascal)
    (1 daN = 1 décanewton)

Les exigences réglementaires pour une sous-couche

Parquet colléParquet flottantParquet clouéCommentaires
Acoustiquesur rapport d’essaissur rapport d’essaissur rapport d’essaisCSTB, CTBA, CEBTP
Compressibilité≤ 2,5 mm sous 40 kPa1,5 mm entre 50 et 2 kPa
Désaffleurement2 mm sous 200 daN
Tenue à la chaleurJusqu’à 50°C ou 60°C*Jusqu’à 50°C ou 60°C*Jusqu’à 50°C*dans le cas de sols chauffants

Un parquet sur un sol chauffant

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Le parquet s’adapte parfaitement aux planchers chauffants et chauffants-rafraîchissants (hydrauliques). Selon le type de parquet (massif, contrecollé, mosaïque…) et la catégorie de plancher chauffant (hydraulique ou électrique) ou chauffant-rafraîchissant, le choix des lames dépend de :

  • leur épaisseur,
  • leur largeur,
  • leur élancement (rapport entre largeur et épaisseur).

Dans une pièce humide

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Le parquet s’adapte parfaitement à une salle de bains. L’essence choisie doit être dure et peu sensible à l’humidité : chêne, robinier…
La pose façon « pont de bateau » est recommandée : les lames, collées en plein, sont jointoyées au moyen de cordons en polymère noir ou coloré. Ce dispositif spécifique (et décoratif) renforce la stabilité et la résistance à l’eau du parquet. Le parquet supporte sans désordre l’humidité de l’air ambiant et les projections d’eau répétées.
Il reste conseillé de ne pas laisser d’eau stagnante à la surface du parquet et de ventiler la pièce régulièrement et efficacement.

Les finitions de protection

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Le parquet reçoit obligatoirement une finition de protection qui le préserve des salissures, des agents chimiques et des chocs, et qui lui fait conserver longtemps son aspect neuf d’origine

La vitrification est le procédé le plus répandu. Le vernis (ou vitrificateur) est un film étanche : appliqué en plusieurs couches sur la surface des lames, il imperméabilise les fibres du bois. Il est appliqué en usine (on parle, dans ce cas, de parquet « verni ») ou bien après la pose du parquet (on dit alors que celui-ci est « vitrifié »).
L’aspect d’un parquet verni ou vitrifié peut être brillant ou mat, voire ultra-mat. Le produit de finition peut aussi être teinté afin d’éclaircir ou foncer la couleur naturelle du bois.

Nettoyage et entretien

Au quotidien, les parquets vernis ou vitrifiés ne nécessitent qu’un simple dépoussiérage (au balai ou à l’aspirateur) hebdomadaire, et un lavage régulier avec un produit adapté, au moyen d’un balai humidifié. Le nettoyage à la vapeur est interdit. Les pieds des meubles doivent être garnis de patins pour éviter de rayer le film protecteur.
Pour réveiller l’éclat d’un parquet verni ou vitrifié après quelques années d’utilisation, on le nettoie avec un produit neutre, puis une émulsion métallisante. La fois suivante, on élimine les anciennes couches de métallisant avec un nettoyant adapté.
Pour rénover (remettre à neuf) un parquet verni ou vitrifié, on effectue un ponçage complet de sa surface, ce qui élimine les anciennes couches de vitrificateur, avant de procéder à une nouvelle vitrification en 3 passes minimum.
Les vernis et vitrificateurs pour parquets, formulés en phase aqueuse, sont peu émissifs en COV (composés organiques volatils), conformément aux réglementations françaises et européennes qui ont renforcé leurs exigences en matière de protection de la santé et de l’environnement.

Les parquets huilés sont revêtus d’un film non étanche, respirant, formulé à base de composants naturels (huile de lin, tung, soja, pin…) modifiés. L’huile s’applique en plusieurs couches (5 à 6 en usine, 2 ou 3 sur un parquet fraîchement posé) jusqu’à saturation complète des fibres du bois. Le film, non gras, imprègne les pores sans les obstruer, et sèche très rapidement. Il ne jaunit pas le bois et épouse les mouvements des fibres avec le temps.
La finition huilée, très discrète à l’œil nu, fait ressortir l’aspect et la couleur naturels du bois. Elle met en valeur sa texture et son grain, ce qui peut donner au bois un aspect quasi brut. Les huiles peuvent néanmoins aussi être teintées.

Nettoyage et entretien

La finition huilée permet des rénovations rapides et locales en cas de tache ou de rayure accidentelle, au moyen d’un simple égrainage (ponçage à grain fin), suivi d’un dépoussiérage et d’une nouvelle application d’huile.

Au quotidien, les parquets huilés ne demandent qu’un dépoussiérage (au balai ou à l’aspirateur) hebdomadaire, et un lavage régulier avec un balai à franges humidifié. Il ne faut jamais les nettoyer à la vapeur.
Pour « rafraîchir » un parquet huilé, il suffit d’appliquer, une fois par an, une nouvelle couche d’huile, après avoir nettoyé la surface avec un produit neutre.
Pour rénover en profondeur un parquet huilé, on réalise un ponçage à nu, puis une nouvelle série d’applications d’huile (2 à 3 passes, incluant un séchage et un léger ponçage entre chaque passe).
Les huiles pour parquets émettent extrêmement peu de COV (composés organiques volatils), ce qui en fait des produits très respectueux de l’environnement.

Les cires et encaustiques, réservées à des parquets anciens, ne s'appliquent pas sur des parquets neufs.
Ces produits de finition traditionnels sont constitués de mélanges de cires et d’essence de térébenthine. Ils s’appliquent en plusieurs couches jusqu’à saturation complète des fibres du bois et apportent au parquet un aspect patiné à l’ancienne. Ils permettent des réparations locales à l’aide d’un décireur et d’un léger ponçage avant recirage, mais ils résistent peu à l’eau. Les parquets cirés doivent ainsi être encaustiqués tous les mois pour être protégés, ce qui rend leur surface très glissante.
Pour une rénovation en profondeur, on ôte les couches de cire encrassées à l’aide d’un décireur (ou avec de la térébenthine), on ponce les parties noircies et on nettoie totalement la surface du parquet avant d’appliquer une nouvelle couche de cire.

Les produits complémentaires

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Les teintes, appliquées au contact du bois avant toute finition, modifient l’aspect du parquet. Elles éclaircissent ou foncent un ton de bois, ou apportent une couleur. Certains produits utilisés en usine permettent également de vieillir l’aspect du bois.
Les céruses, principalement appliquées en usine sur des parquets finis, font ressortir les veinages et motifs propres au bois en les colorant.
Les sealers (ou fonds durs) sont des produits de préparation de surface : en bouchant les pores du bois, ils limitent la pénétration des taches et favorisent l’accroche de la finition de protection.
Le thermo-traitement (traitement par cuisson) agit à la fois sur la protection et l’aspect final du parquet. Il apporte une excellente stabilité dimensionnelle, ce qui rend le parquet insensible aux variations d’humidité dans l’air ambiant. Il confère aux bois un coloris chaud, souvent dans des tons caramel.
Les insecticides s’appliquent, si nécessaire, dans un but préventif ou curatif. En phase aqueuse, ils sont, pour la plupart, à vocation anti-termite. Les dosages prescrits doivent être impérativement respectés.