Conducteur de ligne, un métier clé de l’industrie du parquet

Conducteur de ligne, un métier clé de l’industrie du parquet

Le métier de conducteur de ligne joue un rôle clé dans la production du parquet, industrie qui fait appel à des technologies de pointe en constante évolution. Explications et témoignages.

Des missions multiples, de lamont à l’aval

Dans lindustrie du parquet, le conducteur de ligne est chargé de faire fonctionner une ou plusieurs lignes de fabrication pouvant aller du séchage des avivés (planches de bois brut issues du sciage des grumes) à la découpe des lames et aux collages (pour les parquets contrecollés), jusqu’à l’application mécanisée de la finition de protection (huile ou vernis). Il alimente sa ligne, déclare ses fabrications et contrôle la qualité des produits.

En amont, il réceptionne les matières et vérifie leur conformité aux standards attendus. Il règle les machines et les met en fonctionnement. Il est également chargé de lorganisation des postes de travail. Son objectif est de permettre une production efficace dans le respect des coûts, des délais, des normes de fabrication et de la qualité finale des produits.

 

Un poste central dans la production

Les lignes de production de parquets, organisées en cascades, font appel à des processus industriels aujourdhui complexes. De plus en plus rationnalisées, elles permettent de réaliser plusieurs opérations successives : par exemple, pour un parquet contrecollé, un rabotage sur 4 faces des lames de parement, la mise à longueur de celles-ci, leur triUne seule ligne de finition peut mesurer 180 mètres de long et réunir de nombreuses fonctions : délignage, ponçage, préparation de la matière, finition, séchage…

Le conducteur de ligne reçoit les ordres de fabrication et alimente sa ligne de manière à ce quelle fonctionne en continu. Lefficacité globale de la ligne est mesurée pour connaître, in fine, le temps nécessaire à l’obtention de la qualité de produit attendue.

Le conducteur de ligne ne travaille pas seul : il encadre les opérateurs et aides rattachés aux îlots de production, soit une à six personnes en moyenne par ligne.

Dans la production de parquets massifs, la rationalisation est moins poussée et les processus sont plus courts que dans la fabrication des contrecollés (où les lames sont collées sur des panneaux de 140 cm de large, et les panneaux redécoupés après avoir reçu une finition)Néanmoins, les process sont aussi complexes car les planches sont travaillées sur toute leur longueur et les finitions appliquées lame à lame.

Connaître la logique industrielle

Le directeur dune unité de production de parquets attend dun conducteur de ligne une logique en mécanique, des connaissances dans le fonctionnement des machines industrielles et des compétences en lecture de plans en 3D.

Ainsi, les conducteurs de ligne, dans lindustrie du parquet, ne sont pas, de plus en plus souvent, des menuisiers de formation. La plupart dentre eux viennent de lindustrie sans connaître, à l’origine, les spécificités du bois. Une formation en interne simpose, dans ce cas, pour leur enseigner les singularités de ce matériau naturel et vivant, notamment en ce qui concerne le séchage du bois et les contrôles réguliers de son humidité.

 

Rigueur, organisation, polyvalence et réactivité

Les qualités personnelles attendues sont la motivation, la rigueur, la capacité à se remettre en question, un esprit organisé et réactif, ainsi que des compétences managériales telles que la maîtrise de son temps et du personnel.

La diversité des machines offre un terrain de jeux susceptible de passionner les esprits curieux de technique, car les lignes emploient des technologies extrêmement variées, par exemple, pour le refendage (découpe dans l’épaisseur dun panneau), le pressage, le séchage… Le métier de conducteur de ligne demande ainsi une grande polyvalence.

De quoi satisfaire celles et ceux qui ont besoin de variété dans leur quotidien professionnel et qui détestent la routine !

 

Un métier davenir

La richesse du métier de conducteur de ligne est, enfin, directement liée aux beaux challenges industriels que doit relever aujourdhui lindustrie du parquet, qui fait appel à des technologies de pointe en évolution constante. Le bois, matériau d’avenir, atteint un haut niveau de technicité et connaît actuellement de nombreux développements nouveaux, notamment dans la construction durable et respectueuse de lenvironnement.

Lindustrie française du parquet, comme la filière bois en général, propose aujourdhui de beaux métiers, qualifiés et bien rémunérés. De quoi retrouver le goût de lindustrie en France !

 

Ils témoignent

 

Sébastien Muller, conducteur de ligne chez Chêne de L’Est à Hambach (Moselle)

« J’exerce le métier de conducteur de ligne depuis 1995 au sein de lentreprise Chêne de LEst, dans laquelle jai fait mon entrée en 1987. Auparavant, javais suivi une formation en menuiserie et ébénisterie en apprentissage pendant deux ans. Quand jai été nommé conducteur de ligne, jai suivi une formation en management.

Je joue un rôle de chef dorchestre en interne, mais je suis aussi mis au courant quotidiennement des remarques, satisfactions et réclamations éventuelles des clients. Le tri et le contrôle de la qualité font aussi partie de mes missions.
J’
ai toujours aimé travailler le bois, et jaime la diversité des produits que nous fabriquons, qui demandent toute une variété d’usinages différents. Comme les technologies évoluent, nous accueillons régulièrement de nouvelles machines, et je continue dapprendre de nouvelles choses, même après 32 ans de métier !

J’apprécie aussi de transmettre les savoir-faire aux jeunes générations. Il nest pas indispensable, pour eux, de connaître la menuiserie, car ce sont des conducteurs de machines avant tout, mais nous attendons deux quils soient motivés et quils témoignent de l’intérêt pour les tâches quon leur confie. Nous donnons leur chance à tout le monde ! »

Fabienne Delaunay, conductrice de ligne chez Panaget à Redon (Ille-et-Vilaine)

« Je suis conductrice de ligne depuis bientôt trois ans. Jai intégré l’entreprise dabord en mission d’intérim, et jai ensuite suivi une formation en interne. Javais travaillé auparavant dans lindustrie agro-alimentaire.

Je suis chargée de la finition des parquets, donc je suis amenée à régler la ponceuse-brosseuse, l’égraineuse et les vernisseuses, qui sont au nombre de huit. Pour chaque gamme de parquet, japplique les consignes indiquées sur une feuille de process. Les doses de vernis, la formulation des huiles et les différents niveaux de grain exigés à chaque étape de ponçage et d’égrainage sont à respecter.

Je suis contente davoir relevé le challenge dapprendre un métier technique demandant un certain savoir-faire. Les teintes demandées ne sont pas toujours faciles à réaliser. C’est satisfaisant de travailler une matière vivante comme le bois, de voir le produit fini et de participer activement à la production de beaux parquets.

Ce que japprécie aussi, cest lautonomie dont je dispose. Je ne fais pas un travail à la chaîne ! Nous formons une équipe et, en général, je travaille avec un binôme. Cest un travail physique, et nous portons des équipements de protection : masque, bouchons doreilles, gants, lunettes, casquetteMais cest très varié, puisque nous produisons une grande diversité de produits. »

Plus d’informations sur les parquets fabriqués en France, porteurs de la marque Parquets de France : www.parquetfrancais.org

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